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LE PROJET COSMOPOLIS aspirés par le mouvement mondialisant.

D’êtres globaux à qui on n’avait pas tout dit.

D’êtres globaux semi-nomades en quête d’images.

D’êtres globaux habités par une image d’enfance.

D’êtres globaux submergés par la nostalgie.

 

D’êtres globaux face à deux défis.

Réconcilier le paradoxe originel du mouvement et de l’inertie.

Habiter à nouveau leur image d’enfance pour remédier à la nostalgie.

 

Êtres globaux en route pour la ballade des non-dits

Voilà nos êtres globaux en partance pour la route initiatique de la contradiction.

Celle d’un monde à priori infini qui se révèle tout petit.

Celle d’une diversité uniformisé ou d’une uniformité diversifiée.

Celle qui fait se rencontrer des gens de tous horizons au final pas si différents.

Celle de gens semblables dans l’ailleurs mais différents dans le là-bas.

Celle d’un monde prétendument ouvert, dans lequel on bute sur un tas de frontières.

 

Partis pour obéir à une injonction ou à un rite post-moderne, ils prennent parfois la voie de la déception.

Celle de celui qui se croit nomade et que les autres voient comme un errant.

Celle de celui en quête de sociétés globales, invité à s’intégrer parmi des communautés locales.

Celle de celui qui quittant son lieu-marge pour un haut-lieu, se retrouve piégé dans un non-lieu.

Celle de celui qui finalement reste et voit ceux qu’il aime partir.

 

Que de malentendus. Nos êtres globaux sont littéralement perdus. Partir ou rester ?

 

Êtres globaux semi-nomades en quête d’images

Départ imminent. Appel de l’Ailleurs. Voyage trop tentant.

Fenêtre sur cour vite limitée. Fenêtres médiatiques et virtuelles planes et sans saveur.

Soif de fenêtres sur d’autres rues, sur toutes les rues.

Quête inlassable de fenêtres sur le monde.

Partir. Déplacement éphémère en quête de sens et de sensations.

Partir. Absence provisoire du voyageur chasseur d’images.

 

Partir. Pour la route, le voyage en soi.

Temporalité parallèle. Temps suspendu.

Course d’un train, vol d’un avion, soubresauts d’un bateau.

Moments de contemplation, de flottement.

Appétence du mouvement comme but. Goût pour l’existence en suspension.

 

Partir. Voyager sans mentors. Respecter le mystère du temps.

Ne pas regretter le goût du passé. Révéler la grâce de l’instant.

Préférer l’œuvre originale à la copie. Préférer l’optimisme à la nostalgie.

 

Partir. A la rencontre de la géographie et de l’Histoire. Voyager dans l’espace et le temps.

Opter pour le voyage historique local, pour la superposition des mondes dans un même lieu.

Lui préférer le voyage temporel dans l’espace global, pour des lieux évoluant dans des temps contigus.

 

Partir. Expérimenter l’instant phénoménologique.

Instant géo-poétique permis par le vide dans l’ailleurs laissé en soi.

 

Partir. Ressentir la nostalgie joyeuse du déplacement éphémère.

Faire corps, faire fusion avec le monde dans le mouvement.

 

Voyager pour une irrésistible rencontre avec les images.

Voyager pour combler l’insuffisance des images-frustrations.

Voyager pour contrer l’invasion d’images sans émotions, sans sensations.

Voyager à la recherche d’images sans théorie, sans idéologie.

Voyager pour révéler les images du moment.

Voyager pour faire bouger les images en mouvement.

 

Voyager pour déchiffrer les paysages palimpsestes.

Voyager pour traverser les séquences temporelles.

Voyager pour valider une intuition.

Voyager pour lutter contre le renoncement.

Voyager pour créer des ponts.

Voyager pour révéler des mondes en constante évolution.

Voyager pour s’opposer au boniment immobilisant.

 

Bouffer des images et les fixer pour remplir l’Ailleurs.

(Bri)collage de bouts d’ailleurs pour remplir son espace intérieur.

Bricolage de tous ces là-bas pour compléter sa part manquante dans l’ici.

Coller ici ces ailleurs ancrés en nous.

 

Revenir construire construit de ces images fixées en nous.

Repartir. Pratiquer le non-stop mouvement.

Poursuivre la course folle derrière ces milliers d’images évanescentes.

Images-moments qui vivent en nous. Images-moments qui comblent l’autre espace, l’espace vécu.

Lieu portable à emporter partout. Lieu-force contre la nostalgie.

 

Êtres globaux habités par une image d’enfance

Le mouvement, quête inlassable de retrouvailles impossibles avec une image d’enfance.

Partir, dessiner des cercles. Toujours revenir rechercher cette image d’enfance.

Image d’enfance souvenir. Image qui serait passé, présent et avenir.

Image qu’on voudrait figer. Rassurante image d’un lieu immobile.

Souvenir de la lenteur des heures dans lieu hors du monde, enclave protégée du souffle du temps.

 

Les images d’enfance nous inégalisent face au mouvement.

Images d’enfance qui nous libèrent, nous  renforcent, et nous offrent la mobilité légère.

Images d’enfance qui nous enferment, nous assignent, et ne nous offrent que fuite et quête illusoire.

Image d’enfance cicatrice, impossible retour sans réconciliation.

Image d’enfance consolatrice, possibles va-et-vient dans les mondes pleins.

 

Rester pour s’accrocher à cette image d’enfance. Courir le monde à la recherche de cette image d’enfance.

Se chercher dans l’ailleurs. Découvrir des images d’enfance sur lesquelles on ne figure pas.

Se tromper d’image. Courir après une image perdue.

Image d’avant l’arrachement. Image sur laquelle figure un être complet qui sourit.

Image disparue de nous ici, image indisponible de nous ailleurs. Dupés.

Tenter de revenir pour faire de notre image d’enfance territoire d’avenir.

Impossible retour. Importation du territoire perdu dans l’ailleurs.

 

Embarque la Nostalgie. La blessure du départ. Le mensonge d’un illusoire recommencement.

S’installe la Nostalgie. Tentative d’effacement dans un impossible mouvement de retour vers soi.

S’enracine la Nostalgie. Acter qu’il manquera désormais toujours un morceau de soi.


La nostalgie, accessoire de l’exil

La nostalgie, présence-absence d’ un lieu dont le manque nous consume.

Part de nous liée à ce lieu qui vit sa vie quelque part dans l’ailleurs.

Recherche inlassable de ce lien entre là-bas et ici.

Hommes mouvants assombris. Tous des ombres quand pris par la nostalgie.

 

Condition circulante, existence circulatoire.

A minima mis en mouvement par le mouvement du monde.

Illusion de liberté. Finalement tous exilés.

Parfois migration-protection. De la grande famille politique, de la petite famille nucléaire.

Hommes rapprochés par expérience du déracinement. Exil pas fonction de la distance.

 

Vaincre la nostalgie quand le retour est chimérique, la route linéaire, l’aller sans retour.

Renoncer, laisser le lieu derrière soi. Conjuguer avec ce qu’on n’est plus, conjurer le fantasme.

Combattre la nostalgie, ancrée comme ce lieu perdu. Trou béant qui nous meurtrit du dedans.

La nostalgie, fantasme qui nous enveloppe et nous rassure. Douce douleur. Douleur cocon.

La nostalgie, barrière qui nous étreint, nous définit et nous pare d’une distance enviée.

 

La nostalgie, manque qui nous insuffle une faim de lieux.

Quête insatiable et illusoire de lieux pour compenser le vide.

Pour tenter de combler le gouffre infâme laissé par un lieu où l’on ne retournera jamais vraiment.

Lieu laissé à l’histoire quand le présent s’écrit ailleurs.

 

La nostalgie. Pièce manquante, perdue, flottant dans l’ailleurs.

Lien, situé quelque part sur la distance qui sépare deux lieux.

Liant, pour conjuguer ces parts de nous en attente.

 

Double mouvement de la nostalgie, qui nous plombe et nous élève.

Relation ambigüe au mouvement nostalgique de l’être en manque.

Addiction à la stimulation des sens de la nostalgie-poésie.

Addiction à la curiosité, injonction de la nostalgie.

 

Épilogue

C’est l’Histoire d’être globaux, créations du Monde mobile.

Êtres globaux en course folle. Pour arriver avant la fin de l’Histoire, arriver avant la fin de la Géographie.

Êtres globaux mis en mouvement par une tension à priori insoluble.

Être globaux en quête de compromis. Entre nécessaires mouvements et crises de nostalgie.

Revenir, enrichi de multiples révélations.

Révélation d’un monde qui porte globalement la marque du mouvement.

Révélation d’un monde à la fois divers et uniforme.

Révélation d’un monde hybride, partout bricolé.

 

Revenir, avec la conviction que c’est désormais possible.

Possible d’aller et venir, de pratiquer des circulations éphémères.

Possible d’être ici et là-bas, d’ici ou de là-bas, d’ici et d’ailleurs.

Possible de réunir nos morceaux dispersés dans un imaginaire-valise à emporter partout avec soi.

Possible de changer l’ailleurs par des mouvements-interactions.

Possible de revenir de l’ailleurs changé par lui changer l’ici fort de ses nouvelles images.

 

Revenir, avec la certitude qu’on a le choix.

Choix de finalement contempler le flux d’images depuis l’ici.

Choix de rester et voyager autrement. Voyager dans l’art et dans la ville, dans l’ici et tous ses univers disponibles.

Choix de créer des images-Histoires, réinventer les images, réinventer le monde.

Choix d’hybrider les images, d’hybrider le monde.