La Gazette du PC 2016/II. Été

Retour sur la « démobilisation »

Pour commencer cette Gazette, petite tentative d’explication d’un concept avec lequel je le crains je n’ai pas fini de vous bassiner : « démobilisation »…

Depuis maintenant quasi deux décennies s’est insidieusement ancrée une atmosphère, un climat, portés par deux dates clés (2001, 2008) et permettant les conditions pour le retour du Territoire sacré (État fort, identité circonscrite, nation homogène, prolifération des murs, etc.). Un contexte qui prépare progressivement les consciences à considérer l‘immobilisme comme chic-patriotique-authentique-social-écolo, et le mouvement comme la cause de tous les maux.

Une démobilisation nourrie par des événements terrorisants, comme les infects attentats d’Orlando qui orientent en ce printemps la surréaliste campagne présidentielle américaine. Constat partagé, différemment récupéré. Pain béni pour les disciples d’Huntington (http://leprojetcosmopolis.com/4-arjun-appadurai-vs-samuel-huntington/). Ainsi de Donald Trump qui affiche très vite son camp, préférant la division en minorités à l’union contre les monstres.

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La démobilisation est cousine de la démondialisation. Démondialisation soutenue pour de plus louables raisons par les amoureux des mots trendy du moment : localisme, proximité, autonomie, autosuffisance. On milite pour un développement durable, on pleure quand il sert les populismes. Enfin démondialisation souhaitée par des sociaux-plus-trop-libéraux aussi…

La colère mondialisée ou mondialisation de la colère

« Nous approchons d’une période de désespoir et avec le désespoir c’est l’extrême droite qui en profite. Certains d’entre nous, qui sommes âgés, nous rappelons ce que cette extrême droite a pu faire. Il faut, dans cette période de désespoir, rapporter l’espoir, dire qu’un autre monde est possible et même nécessaire. »

Discours prononcé par Ken Loach, Palme d’Or pour « Moi, Daniel Blake« , cérémonie de fermeture du Festival de Cannes 2016.

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Mais quel monde Ken, quel monde ? Aide-nous Ken, avant que la colère des sociaux pas libéraux ne glisse vers le social-populisme. Ceux-là ont justement vu « Moi, Daniel Blake« . Ils ont vu « Demain » et « Merci Patron » aussi… Influencés par cette vision, pour ceux-là, il n’y a plus rien à sauver. Plus rien à attendre de la mondialisation. Pas de génération mondialisation, pas de classes moyennes crées dans des contrées plus orientales. Ils scandent économie économie économie, abus de l’économie. Monde pourri. Une obsession qui leur ferait presque occulter le trend de fermeture idéologique en cours. Et pourtant. Au retour d’un verre avec un ami qui me soutenait que le problème du monde était le trop plein de mondialisation, je tombe sur un débat France Culture sur la multiplication mondiale des murs…

En partie d’accord sur le constat, pas sur la focalisation, ni sur les solutions. Mais je n’ai malheureusement pas les arguments pour adoucir leur colère contre l’économie mondialisée. Du coup je me contente de parler d’Identités et laisse aux initiés le soin d’éclaircir la mondialisation économique. Je laisse la colère aussi. Je me garde l’espoir, l’ambition d’une pensée tournée vers l’action.

Quand même, pas facile de fuir toute cette colère. L’autre matin, à priori de bonne humeur, la radio achève de me réveiller avec le récit de quatre pelés très fâchés dont j’apprendrai plus tard qu’il s’agissait de la manif des droites à Bézier… Marre qu’on nous pollue avec les minorités, occultant les millions d’autres qui ont simplement envie d’un peu de lumière, un peu d’énergie pour aller travailler.

Cette colère je la retrouve aussi chez des amis à priori juste « mondialisés », pas politisés. Tel cet employé de banque qui gagne correctement sa vie mais se sent si exploité qu’il songe à se tourner vers le côté obscure de l’échiquier. Pour l’instant, il envisage déjà de vivre un temps aux crochets de l’État pour s’en venger, lui qui laisse ses citoyens perdre tous leurs avantages. La faute à qui ? Dans ma région, mon ami a un bouc émissaire tout trouvé : les frontaliers… La faute à « celui qui vient d’ailleurs », alors que lui-même s’apprête à émigrer aux USA. Retrouver l’être aimé, qu’il veut persuader de recommencer à Détroit. Parce qu’il n’est pas que colère, il rêve aussi, de potagers, de communautés et d’usines à réhabiliter. Il rêve devant le film « Demain« , nouvel hymne de la communauté bio en quête d’espace social à territorialiser.

Économie mondialisée : un glocalisme raté ?

A écouter la souffrance professionnelle des uns et des autres, j’en viens à penser que la crise actuelle, ce violent rejet de l’économie mondialisée et ses avatars est peut-être la conséquence d’un glocalisme raté. Quand on y réfléchit, c’est évident : on a importé un système de management sans la culture ni les avantages qui vont avec. Importé en Europe un système économique clé en main, sans l’adapter à la culture du cru.

Mais pour être honnête je n’ai toujours pas tranché : crise idéologique first ou crise économique first ? Peut-être crise économique due à un modèle économico-culturel inadapté et auquel on ne souhaite plus participer.

Futurs réfugiés progressistes

Malheureusement, Donald Trump a remporté l’investiture républicaine aux États-Unis. Ainsi les futurs réfugiés américains d’une potentielle ère Trump se sont déjà vus proposer une terre d’asile canadienne (http://www.courrierinternational.com/article/ameriques-une-ile-canadienne-offre-lasile-aux-americains-si-donald-trump-gagne)…

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Quant à moi si je pouvais me téléporter temporellement au lendemain du 9 novembre, que cette crainte soit passée… Pour les Britanniques en revanche il est trop tard, même si dès le lendemain du vote, les partisans du Brexit avouaient déjà avoir trompé. Victoire totale pour ces populistes qui contribuent à ancrer un « mouvement d’arrêt ». De leur côté, les libéraux britanniques se ruent sur les permis irlandais, leur potentielle terre d’asile à eux. Tandis que les demandeurs d’asile coincés de l’autre côté de la Manche vont désormais pouvoir circuler en Grande Bretagne une fois celle-ci hors de l’UE boutée…

Alors Samuel H. tu la définis comment ta civilisation occidentale au moment où l’Union européenne commence à éclater ? Et en 1914 ? Et en 1939 ? En tout cas, aujourd’hui, au paroxysme de « l’huntingtonnisme », la balkanisation s’accentuant, si ta prophétie auto-réalisatrice a tout pulvérisé, ta théorie elle se délite. En fait ils semblent s’en moquer les Huntingtonniens, on ne les sent excités que par la déconstruction et les réponses faciles. Leur maxime c’est « Après moi le déluge concitoyens désolés ». C’est bien le cas au lendemain du Brexit, ce le fut aussi au lendemain du vote qui avait pour projet d’isoler la Suisse (cf. un fameux 9 février). Reste une grande interrogation. Avec tout ce terrain gagné, comment se fait-il que les 50%+1 pro repli ne se sentent toujours pas mieux dans leur identité ?

Les plus virulents des adeptes du choc des civilisations ont bien compris que leur théorie passéiste ne pouvait fonctionner qu’en faisant totalement fi du… passé justement, fi d’un monde brassé. Et pour y remédier, ils ont élu une autre théorie : la théorie du grand remplacement. Parlant du cas français, ses adeptes seraient partisans de la re-migration des Français musulmans… Daesch et l’extrême-droite ont décidément la même position sur la présence des musulmans en France…

 Je ne serais guère étonnée d’apprendre que le tristement célèbre Robert Ménard y souscrit. Lui qui lance « Allez dans les quartiers difficiles, à la troisième génération, ils ne sont toujours pas intégrés. » Effectivement alors vaut mieux qu’ils rentrent chez eux… D’ailleurs c’est où chez eux ? M. Ménard, j’aimerais vous retourner la question : comment c’est possible qu’une troisième génération vive encore dans des quartiers difficiles ? L’inclusion dès la première génération, qui avait le pouvoir de la mener ? Vous voyez, il n’y a pas de vérité, il n’y a que des visions. En voyant le film « La Raffle » l’autre jour, je me suis interrogée sur la façon dont on racontait l’Histoire vs comment on anglait le présent. Easy de faire changer les méchants…

Goût du « Retour », mouvement global à plusieurs déclinaisons

Nous vivons le sacre des communautés. Communautés toutes azimut mues par une envie de « retour », de changement, d’authenticité fabriquée, de futur à travers le passé. L’innovation désormais c’est la nostalgie, l’innovation désormais c’est la tradition. Un trend global décliné selon différentes sensibilités.

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Au sein de la « société du retour« , que le désir soit provoqué par une nostalgie géographique ou historique, on peut distinguer des types de communautés. Pour l’exemplarité on va opposer les à priori plus antagonistes : communautés du « repli » et communautés cosmopolites. Dans le camp des plus conservatrices on rapproche les sous-communautés huntingtonniennes extrémistes d’étiquette populiste ou d’étiquette islamiste. Chez les progressistes on pourrait dire que communautés transnationales et communauté bio partagent un bout de spectre. C’est à Londres que ça m’a frappée. Du coup j’ai regretté ma stratégie new yorkaise, de m’être concentrée sur les quartiers communautaires ethniques et avoir fait fi de la Communauté Bio de Brooklyn. M’a manqué une moitié de la société modérée pour parfaire le tableau de la Ville-Monde libérale.

Alors le « retour », mouvement passager ou contre-mouvement fabriqué pour s’ancrer ?

Lumière d’été :-)

En attendant de le savoir, moi j’ai choisi ma presse pour cet été. Une presse qui bannit les termes « climat de psychose » et « morosité ambiante » pour leur préférer la frivolité et les héros lumineux.

Rien de tel qu’un bon magazine pour buller à la piscine… Dans Madame Figaro par exemple j’ai découvert quelques personnages inspirants, comme l‘Italien global Renzo Rosso, le patron de Diesel, qui « adore observer le monde en mouvement« . Il a préféré rester entrepreneur qu’intégrer le Gouvernement Renzi parce que »les entrepreneurs peuvent prendre des décisions plus rapides« , « les entreprises globales sont présentes partout, dans les réalités locales« , « l‘entrepreneuriat actuel a les moyens d’agir« , alors que « les gouvernements ont moins de pouvoir parce que leur action est confinée à l’intérieur d’une frontière« .

Réhabiliter le goût du mouvement… Si c’est là la vision du monde de la presse dite féminine, vive les femmes moi jdis. Un optimisme, un goût de l’action qui fait écho à ma propre croyance, à savoir que même face à la démobilisation et la fermeture idéologique, je continue de penser qu’on vit dans un monde qui nous met face à d’extrêmement stimulants défis. Un monde dans lequel il ne s’agit pas seulement de réussir à Vivre ensemble, mais à être en mouvement simultanément. A parvenir à équilibrer des flux multidirectionnels. Il semble qu’on se trouve à un tournant. Il s’agit de ne pas rater le virage. Mission impossible si on tourne le dos à la résilience et à la complexité. TOUS les démocrates doivent se (re)mobiliser.

Alors j’ai envie de supplier mes amis socialistes de modérer pour un temps leur justifié combat anti-mondialisation. De le dire qu’une position antimondialiste est contradictoire avec des frontières ouvertes. Qu’aujourd’hui l’urgence n’est pas là. Qu’ils nourrissent contre leur gré les arguments des populistes, qui à terme les nourriront bien moindrement que le font les capitalistes. J’ai envie de dire à mes amis écologistes d’apprécier aussi quelques nourritures en mouvement. Qu’on ne peut pas prôner l’économie locale sans réaliser que si on atteignait l’autosuffisance ça limiterai de facto le mouvement des hommes… Avoir un peu besoin des autres, avoir un peu besoin des terres des autres –> échanger ! Se rencontrer, se mélanger…

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Soirée « Middle Ages »

Cet été fut aussi l’occasion de passer une soirée en compagnie de quelques représentants de la Génération Erasmus. Partager notre inquiétude, en plaisanter, se consoler. Ainsi l’expression Middle Ages s’imposa vite comme boutade et fil rouge de notre soirée. S’imposa comme une évidence face aux sujets d’actualité abordés… Vagues d’attentats, Brexit, montée de Donald Trump aux USA et des nationalistes en UE, hipsters, fermeture de la Turquie, éviction des réfugiés syriens… Lors de cette soirée en quatre langues, on s’est interrogés sur l’avenir : les dialectes locaux auront-ils pris l’ascendant sur les langues du monde lors des réunions des prochaines générations ?

On a eu une pensée pour nos amis de la génération mondialisation turque aussi, qui au lendemain du putsch manqué se retrouvent désormais assignés à domicile, enfermés dedans. Ainsi de Barish, ex-compagnon de Réjane (souvenez-vous http://leprojetcosmopolis.com/14-portrait-la-generation-mondialisation/), désormais installée à Madrid et ce soir-là accompagnée d’un de ses amis Erasmus allemand, jeune homme pouvant travailler dans le monde entier armée de son PC, et y postulant pour la fin de l’été qu’il passe à Genève, où après avoir oeuvré pour une organisation internationale enseigne les langues à des enfants d’expatriés tout en faisant des escales en Suède où sa petite amie mi-Jordanienne-mi-Argentine rencontrée ici s’est pour un temps installée… Certains ont décidément le monde pour maison !

Middle Ages… Depuis je m’amuse à envisager certaines réalités sous cet angle. Ainsi que sont les intégrismes religieux si ce n’est des interprétations « moyenâgeuses » des textes ?

😉 Le Middle Ages c’est aussi la consécration des cultures régionales. Et qui mieux que la culture celtique pour évoquer ce petit goût d’antan ?

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Cette année même le Village du Monde du Paléo Festival a succombé… Le village celtique y a supplanté le traditionnel village « ethnique ».

L’été de l’assignation

En Turquie, les progressistes ne sont pas les seuls à payer l’État d’urgence. Istanbul étant un Hub important, le repli turc a des conséquences sur la mobilité de toute la région. Enfermés et bientôt isolés. Genève a supprimé ses vols vers la capitale dans la foulée. Et si les Turcs sont assignés, d’autres vont s’assigner cet été. Terrorisés par les disciples de Daech qui bombardés sur leur territoire vont frapper fort tout l’été, allant jusqu’à assassiner un prêtre dans son église pour poursuivre la fragmentation. Les touristes fuient. Ce qui soulagerait presque certaines terres qui limitent elles leur nombre pour préserver leur authenticité. Et moi je repense avec nostalgie à 1996, mes premières vacances en avion, en Tunisie. C’était avant. Avant que l’Occident ne se mette à se détester et considère que le tourisme trans-méditerranéen pervertisse l’exotisme des autres et soit vulgaire. Avant que le monde se mette à se refermer.

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Mais cet été toute mobilité méditerranéenne n’a pas été entravée. La grande transhumance estivale des double nationaux a perduré. Et des destinations européennes victimes de la crise ont été prises d’assaut. A l’exception peut-être de ces plages où l’on redoute de croiser des réfugiés fraîchement débarqués… De l’autre côté de la Méditerranée, si l’Égypte pleure ses touristes, des « gated communities » type El Gouna, ville privée, ville fermée, restent très prisées…

Mon kiosquier turco-genevois lui m’a avoué ne pas oser partir non plus cet été. Pas à cause de la peur des attentats, mais de son faciès et de l’association qui risquait d’être faite en ces temps de stigmatisation…

Bref cet été on est restés assignés.

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Quid du tourisme, reste les « deux maisons »

Good new : on est jamais totalement assignés lorsqu’on a la chance d’avoir « deux maisons ». Une force pas encore toujours revendiquée par ces bi-, qu’ils aient deux nations, une ville et une région, ou je ne sais quel fructueux duo. Pour ma part restée cet été dans ma maison d’élection, j’ai passé le grand rassemblement sous les feux en compagnie de mon amie argento-genevoise qui assume pleinement sa bi-culturalité, mon amie pariso-marocaine qui n’a pas fini de réconcilier ses deux maisons et en évite une, et son collègue au bricolage intéressant, cadre dynamique parisien rejoignant le week-end sa deuxième vie et sa forêt où il se mue en bûcheron nordiste frontalier qui n’hésite pas à se faire belge un peu aussi, exploitant la richesse de la frontière, à l’occasion. Quant à moi qui ai dû renoncer pour un temps à ma deuxième maison, tente de compenser ce manque en m’extrayant du localisme de ma maison-monde d’élection en m’ancrant dans mon univers transnational, mon blog.

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Les partisans des « deux maisons » ont aussi d’éminents représentants, comme les frères Costes que j’ai découvert en zappant, et qui illustrent parfaitement la conciliation entre traditions-cultures-régionales et villes-mondiales-mondialisation. Issus de la communauté des Aveyronnais de Paris, ces immigrés qui après l’abandon du charbon passèrent le temps d’un trajet de Bougnats à limonadiers, et dont on compare volontiers la communauté à la communauté transnationale chinoise (utilisant des mots comme entraide, associations, réseau, solidarité, mafia), celle-là même qui reprend peu à peu leurs établissements parisiens… Le mouvement, tout le temps ;-). Mais subsistent encore quelques grandes familles pariso-aveyronnaises, dont les frères Costes qui ont su « s’appuyer sur le réseau aveyronnais mais bousculer la tradition ». Devenus mécènes sur leurs terres d’origine, ces entrepreneurs qui ont « la tête à Paris et le coeur en Aveyron » n’ont pas oublié leurs racines. Ils prévoient de retourner finir leurs jours dans leur région, contrariant une évolution régionale qui les rend nostalgiques, l’exode rural. Car enfin, il y a les terres qu’on se choisit pour courir, et les terres où l’on choisit de revenir pour s’y reposer…

Nouveaux réfugiés ?

Cet été devons-nous peut-être nous préparer à accueillir les futurs réfugiés turcs, et encore une fois, avant de se braquer, regardons qui sont ces potentiels réfugiés, qui ils fuient, par qui ils sont persécutés. En Turquie les aspirants voudraient fuir un régime autoritaire conservateur. Ailleurs au Moyen-Orient souvent Daech. Ceux qui se mettent en route sont des progressistes qui refusent la démobilisation, « nous » quoi.

Mais en cette fin d’été, certains risquent bien de changer de regard sur les réfugiés venus de loin…

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Tremblements de terre en Italie, nouveaux camps, nouveaux réfugiés...

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… Oui enfin… tout dépend sur quel type d’articles ils tombent…

Ceux là grossiront peut-être la Ville-Monde. Ou s’inspireront-ils éventuellement de ces pionniers qui de par le monde, face à la crise, pour éviter de glisser dans une précarité subie, ont opté pour de nouveaux modes de vie plus mobiles, plus légers, moins territorialisés. Ainsi aux États-Unis, ils sont de plus en plus nombreux à opter pour une « vie en RV« .

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Ca me donne bien envie, mais pas sûre qu’Outre-Atlantique je puisse facilement m’installer. Ni tous les potentiels réfugiés d’ailleurs. Quoique… je viens de lire qu’après New York (http://leprojetcosmopolis.com/new-york-five-boroughs-many-worlds/) la ville de Zurich planchait sur une carte d’identité pour les sans-papiers. Une citoyenneté urbaine pour que celui qui appartient au Monde et non au pays puisse être en règle là où il réside. Un espoir donc que « l’utopie » transnationale (http://leprojetcosmopolis.com/5-le-transnationalisme-dans-tous-ses-etats/) franchisse les barrières du Territoire pour entrer dans la ville.

Nouveau poste d’observation

Bon en ce qui me concerne, je dois délaisser pour un temps mes errances citadines, car j’ai du boulot ici. Déjà oeuvrer à transmettre le PC, puis j’ai un nouveau job aussi, dans les Ressources Humaines où j’ai réussi à m’infiltrer. Un poste d’observation de premier plan, un boulot qui contribue à nourrir le PC. Car enfin c’est là que ça se joue, dans un monde professionnel qui a la mission d’équilibrer les nationalités, les origines, les localisations des salariés pour diminuer la colère et le sentiment de déclassement. Sujet ultra-sensible dans une région frontalière. Importance du recrutement pour contrer la montée du populisme. Sujet capital dans une ville internationale où les travailleurs mondialisés sont recherchés mais pour lesquels dans le courant de l’été les permis extra-européens à attribuer étaient déjà épuisés. (http://leprojetcosmopolis.com/9-geneve-ville-internationale-ou-ville-mondiale/)

Bref, j’ai réintégré la société et poursuis le PC en indé, sans compromis. Recherche de l’équilibre et de l’hybridité. Hybridité des géographies, hybridité des occupations, une formule qui peut fonctionner ?

L’été touche à sa fin… Accélération et Révélation

« A ce stade des négociations, la France dit non au traité de libre-échange atlantique« .

Fin août, la démobiisation s’accélère. Et c’est dans ce contexte, entre la guerre annoncée de l’Union européenne aux multinationales et la fin des négociations sur le TAFTA, que prend son envol le libéral Emmanuel Macron en vue de l’élection présidentielle de 2017. Enfin lui prétend dans un premier temps déjà vouloir oeuvrer à ce que les idées progressistes soient présentes au deuxième tour de la présidentielle. Et il lance dans la foulée son mouvement « En Marche » (https://en-marche.fr/) sur lequel il compte s’appuyer.

Emmanuel Macron, possible étendard pour ma génération ? Futur candidat ? En tous les cas voix dissonante dans une campagne qui s’annonce sur la note « tout va mal » qui va nous plomber jusqu’en mai prochain, ambiance … !

Bref, espérons que cet économiste ait de meilleures propositions que les isolationnistes de la trempe de Trump.

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Car le protectionnisme à terme et poussé dans son idéal-type c’est la guerre… Et les gouvernants ont une responsabilité historique en allant dans le sens de la peur des gens, qui croyant offrir un avenir plus radieux à leurs enfants risqueraient plutôt de les envoyer « au front », comme on peut l’entendre sur le plateau de « 28 minutes » du 31 août (http://sites.arte.tv/28minutes/fr/video/28-minutes-267), lors d’un débat éclairant qui tente de mettre en avant des chiffres pour contrer le climat idéologique ambiant.

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Selon l’économiste Philippe Dessertine, s’il faut évidemment contrer les abus et mieux répartir les richesses, il ne faut pas stopper les échanges, car « si la réponse c’est dire on arrête tout et on est dans le protectionnisme c’est à coup sûr la catastrophe« . Car « quand les marchandises ne franchissent pas les frontières, les armées elles le font« . Laurent Davezies accorde que la mondialisation a créé des catégories, des territoires oubliés, mais montre à force de chiffres que globalement elle ne nous a pas appauvris. Au final sur ce plateau ils sont d’accord, car même Amélie Canonne, responsable de la campagne Stop TAFTA souhaite elle aussi plus de régulation, de nouvelles règles plus sociales et plus écologiques, et ne se reconnaît pas non plus dans le protectionnisme d’un Trump, qui annonce déjà une sortie de l’OMC…

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Quoi qu’il en soit, le lendemain sur Facebook on ne compte plus les mouvements qui crient victoire pour la démocratie avec la fin de cet obscur accord.

See you en novembre…

Voilà, l’été touche à sa fin… La Gazette du PC 2016/II aussi.

Pour conclure, la formule qui résume le mieux cet été 2016, c’est finalement dans le magazine Elle que je l’ai trouvée…

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Allez, see you, on se retrouve après le 9 novembre.

« Dans un monde en mouvement dont on rejette les flux, on perd forcément le contrôle… » (phrase maison)

À propos de l'auteur: CeceT

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